Comment repérer les signes de souffrance psychologique chez l'enfant ?
La souffrance psychologique chez l'enfant est une réalité complexe et parfois difficile à identifier. Pourtant, repérer les signes précoces est essentiel pour intervenir de façon adaptée et aider l'enfant à surmonter ses difficultés. Liliane Holstein, psychanalyste dynamique et humaniste à Boulogne-Billancourt et Saint-Etienne-l'Allier, nous éclaire sur ces signaux d'alerte qui doivent retenir l'attention des parents et des professionnels.
Des manifestations qui varient selon l'âge
Les signes de souffrance psychologique chez l'enfant prennent des formes différentes en fonction de son stade de développement. Chez le bébé et le très jeune enfant, on peut observer des troubles du sommeil, de l'alimentation ou du tonus, ainsi qu'une altération de l'éveil et de la curiosité pour l'environnement. Un bébé qui pleure de façon excessive et inconsolable, qui dort très peu ou au contraire de façon trop importante, peut exprimer un mal-être.
À l'âge préscolaire et scolaire, la souffrance psychique peut se manifester par des difficultés dans le jeu et les apprentissages, une perturbation des capacités d'attention et de concentration, ou encore des manifestations d'anxiété ou d'agressivité. Un enfant habituellement joyeux et expansif qui devient triste, inhibé ou très agité, qui ne parvient plus à se concentrer en classe ou qui évite les interactions avec ses pairs, montre des signes de détresse émotionnelle.
Par exemple, Léo, 8 ans, a brutalement arrêté de jouer au foot avec ses copains à la récréation, alors que c'était son jeu favori. Il s'isole dans la cour et semble ailleurs. Ses notes ont chuté au dernier trimestre. Cela fait suite à des moqueries répétées de la part d'un groupe d'élèves sur son poids. Ces signes montrent que Léo est en souffrance et subit probablement un harcèlement scolaire.
À l'adolescence, le repli sur soi, l'isolement relationnel, les conduites à risque ou le désinvestissement scolaire peuvent être des signaux forts de mal-être psychique. Un adolescent qui s'enferme dans sa chambre pendant des heures, qui consomme des substances ou qui décroche brutalement au lycée lance des appels au secours à prendre au sérieux.
Bon à savoir : Environ 10% des enfants et des adolescents souffrent d'anxiété ou de dépression. Ces troubles sont souvent sous-estimés et insuffisamment pris en charge.
Des signes à interpréter avec prudence
Si certains symptômes paraissent évidents, d'autres sont plus discrets et équivoques. L'intensité des manifestations n'est pas toujours proportionnelle à la gravité de la souffrance. Un enfant qui exprime bruyamment son mal-être n'est pas forcément celui qui va le plus mal. Inversement, un enfant en apparence sage et adapté peut dissimuler une grande détresse intérieure.
De plus, un même symptôme peut avoir des significations très différentes selon le contexte. Des troubles du sommeil peuvent être liés à un événement ponctuel stressant comme un déménagement ou traduire des difficultés relationnelles chroniques au sein de la famille. Il est essentiel d'analyser les signes dans l'environnement global de l'enfant, sans les sur-interpréter ni les banaliser.
À noter : Les troubles somatiques comme les maux de ventre ou de tête répétés peuvent aussi être des signes de souffrance psychologique. Le corps exprime ce que l'enfant ne peut pas dire avec des mots.
L'enfant, révélateur des tensions familiales
Les symptômes exprimés par l'enfant font souvent écho aux difficultés de son entourage. L'enfant absorbe les conflits et les non-dits familiaux et les rejoue à sa façon, à travers ses troubles du comportement ou ses maux physiques. Ses difficultés sont un message adressé aux adultes, une tentative pour mettre des mots sur une souffrance indicible.
Entendre ce que l'enfant exprime de sa détresse, c'est aussi s'intéresser à celle de ses proches, au risque de réveiller parfois des blessures enfouies chez les parents. L'évolution positive des troubles de l'enfant passe souvent par une prise de conscience et un changement des attitudes familiales. Déchiffrer la souffrance de l'enfant, c'est accepter de se remettre en question en tant qu'adulte.
Prenons l'exemple de Julie, 6 ans, qui fait des crises de colère impressionnantes à l'école depuis quelques semaines, alors qu'elle était décrite comme une enfant calme et timide. En creusant, on s'aperçoit que ses parents se sont séparés récemment, dans un climat très conflictuel. Julie porte symptomatiquement la souffrance et la désunion du couple parental.
Accompagner l'enfant avec bienveillance
Face aux signes de souffrance psychologique, la première étape est d'en parler avec l'enfant de façon bienveillante et rassurante. Lui montrer qu'on le comprend, qu'on est là pour l'aider et qu'il a le droit d'exprimer ce qu'il ressent. Échanger aussi avec les autres adultes qui s'occupent de lui, comme l'autre parent ou les enseignants, pour partager ses observations et réfléchir ensemble aux solutions.
Bon à savoir : Le jeu et le dessin sont des modes d'expression privilégiés des émotions chez l'enfant. Ils permettent d'aborder de façon détournée ce qui est difficile à dire. Les contes sont aussi de bons supports pour parler symboliquement des problématiques affectives.
Se faire aider en tant que parent est souvent nécessaire pour ajuster ses réponses et instaurer un climat familial plus serein. Les groupes de parole, les consultations individuelles ou de couple sont des espaces pour déposer ses propres souffrances et trouver des repères.
Enfin, ne pas hésiter à solliciter un avis spécialisé en consultant un professionnel formé à l'écoute des enfants, comme un pédopsychiatre, un psychanalyste pour enfants ou un psychologue. Son regard extérieur permettra d'évaluer la situation et de proposer un accompagnement personnalisé à l'enfant et à sa famille.
En conclusion, repérer les signes de souffrance psychologique chez l'enfant demande d'être attentif à l'enfant et à son contexte de vie. Associer l'enfant, sa famille et les professionnels est essentiel pour lui apporter l'aide dont il a besoin et favoriser son développement émotionnel et relationnel. À Boulogne-Billancourt et Saint-Etienne-l'Allier, Liliane Holstein propose un accompagnement psychanalytique adapté pour aider enfants et parents à traverser ces moments délicats. Son approche alliant écoute bienveillante et guidance éclairée permet de retrouver confiance et sérénité. N'hésitez pas à la contacter pour un premier rdv.
Quelques points clés à retenir :
- Les signes de souffrance varient selon l'âge de l'enfant : troubles du sommeil et de l'appétit chez le bébé, anxiété et agressivité chez l'enfant, repli sur soi à l'adolescence
- Les symptômes de l'enfant peuvent refléter un mal-être familial
- Une alliance thérapeutique solide avec l'enfant est essentielle pour son évolution positive
- Le jeu, le dessin et les contes sont des médiations thérapeutiques intéressantes avec les enfants
- Un accompagnement psychologique conjoint de l'enfant et de sa famille est souvent nécessaire
- décembre 2024
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